En 1995, les insecticides néonicotinoïdes font leur apparition en France. Depuis lors, environ 300 000 ruches périssent chaque année et doivent être reconstituées. Les mortalités sont passées de 5 à 30% de nos jours. Les rendements de miel par ruche ont été significativement réduits divisant la production de miel française par deux en 20 ans.
Les néonicotinoïdes sont une classe d’insecticides neurotoxiques, présents sur le marché depuis 1994. Ils sont systémiques, c’est-à-dire qu’ils sont diffusés dans l’ensemble des parties de la plante, y compris les fleurs, dans lesquelles les abeilles vont puiser le pollen et le nectar. Ils regroupent des molécules telles que l’imidaclopride, le thiaméthoxam ou la clothianidine commercialisées sous les noms de Gaucho ou de Cruiser. Tous ces produits sont dangereux pour l’abeille au stade du semis, de la floraison mais aussi lors du phénomène de guttation (processus biologique de transpiration des plantes et source importante d’eau pour l’hyménoptère). Les acteurs de la filière apicole et une grande partie de la communauté scientifique constatent que ces insecticides portent de graves préjudices aux colonies d’abeilles et mettent en péril les productions de miel. Ce sont également de nombreuses composantes de la biodiversité qui sont touchées (vie aquatique, vers de terre, oiseaux, etc.).
Si les néonicotinoïdes sont les pesticides les plus toxiques pour les pollinisateurs, ils ne sont pas les seuls en cause dans le phénomène de mortalité des abeilles : la France, premier pays agricole de l’Union européenne, se situe au troisième rang mondial pour la consommation de pesticides, et cela est un facteur prépondérant de l’affaiblissement et des taux de mortalité alarmants des abeilles.